Cette lettre autographe de Jules Verne, deux pages in-8°, sera mise en vente demain 25 novembre à partir de 14 heures à l'Hôtel Drouot à Paris (salle 2). Elle est estimée entre 2.000 et 2.500 euros.
Elle est écrite d'Amiens et datée du 12 août. Quant à son qualificatif de "mystérieux", elle le doit au fait qu'on ne connaît ni l'année, ni son destinataire. Néanmoins, cette lettre se rapportant directement et exclusivement à la future pièce de théâtre tirée de Mathias Sandorf, laquelle sera jouée pour la première fois le 27 novembre 1887 au théâtre de l'Ambigu-Comique à Paris, il y a de forces chances pour qu'elle soit elle-même écrite en août 1887. Par ailleurs, il semble que JV y précise à la fin "Fait part de tout cela à J.Henry". Il s'agit probablement de Jules Henry (alias Georges Maurens), ce qui laisserait penser que la lettre est destinée à William Busnach (l'un et l'autre, Maurens et Busnach, étant les coauteurs du livret). Mais tout ceci n'est que conjecture de ma part bien évidemment, et je laisse le soin aux Vernologues de faire la lumière à ce sujet.
En attendant, voici quelques passages de cette lettre (pour un agrandissement, cliquez sur l'image) :
Au recto : "J'ai tout lu. Etant donné l'ouvrage, je crois qu'il eut été difficile d'en tirer mieux parti. Deux observations seulement : 1°) Peut-être faudra-t-il mieux justifier l'assassinat de Pierre par Sarcany ; car vraiment, il ne paraît pas très (...????...). 2°) Il demande un passage plus long le retour de Mme Bathory à la raison. Ca me paraît singulièrement rapide. (...)
Je ne vois point de longueur dans la pièce et j'y vois de la variété. Le rôle de Matifou est bien développé et vaut celui de Pescade. Mais que Matifou parle bien avec l'accent marseillais, c'est toujours amusant. La grande scène de la fin me paraît bien venue (...).
Au verso : "Maintenant, quel effet produira la pièce ? Ca dépendra de l'interprétation et de la mise en scène. Il faut tabler sur la mise en scène, car elle pourra donner ce qui manque au sujet : l'originalité. Ca doit être ton avis.
Maintenant, comme la pièce est très vive, ni (sic) t'attarde pas et court positivement, tâchez d'économiser le plus possible le nombre des entractes, afin que le public ne puisse pas trop respirer... ni réfléchir.
Voilà ce que j'avais à te répondre. Fait part de tout cela à J Henry.
Bien à toi,
Jules Verne"
Elle est écrite d'Amiens et datée du 12 août. Quant à son qualificatif de "mystérieux", elle le doit au fait qu'on ne connaît ni l'année, ni son destinataire. Néanmoins, cette lettre se rapportant directement et exclusivement à la future pièce de théâtre tirée de Mathias Sandorf, laquelle sera jouée pour la première fois le 27 novembre 1887 au théâtre de l'Ambigu-Comique à Paris, il y a de forces chances pour qu'elle soit elle-même écrite en août 1887. Par ailleurs, il semble que JV y précise à la fin "Fait part de tout cela à J.Henry". Il s'agit probablement de Jules Henry (alias Georges Maurens), ce qui laisserait penser que la lettre est destinée à William Busnach (l'un et l'autre, Maurens et Busnach, étant les coauteurs du livret). Mais tout ceci n'est que conjecture de ma part bien évidemment, et je laisse le soin aux Vernologues de faire la lumière à ce sujet.
En attendant, voici quelques passages de cette lettre (pour un agrandissement, cliquez sur l'image) :
Au recto : "J'ai tout lu. Etant donné l'ouvrage, je crois qu'il eut été difficile d'en tirer mieux parti. Deux observations seulement : 1°) Peut-être faudra-t-il mieux justifier l'assassinat de Pierre par Sarcany ; car vraiment, il ne paraît pas très (...????...). 2°) Il demande un passage plus long le retour de Mme Bathory à la raison. Ca me paraît singulièrement rapide. (...)
Je ne vois point de longueur dans la pièce et j'y vois de la variété. Le rôle de Matifou est bien développé et vaut celui de Pescade. Mais que Matifou parle bien avec l'accent marseillais, c'est toujours amusant. La grande scène de la fin me paraît bien venue (...).
Au verso : "Maintenant, quel effet produira la pièce ? Ca dépendra de l'interprétation et de la mise en scène. Il faut tabler sur la mise en scène, car elle pourra donner ce qui manque au sujet : l'originalité. Ca doit être ton avis.
Maintenant, comme la pièce est très vive, ni (sic) t'attarde pas et court positivement, tâchez d'économiser le plus possible le nombre des entractes, afin que le public ne puisse pas trop respirer... ni réfléchir.
Voilà ce que j'avais à te répondre. Fait part de tout cela à J Henry.
Bien à toi,
Jules Verne"
2 commentaires:
Merci de cette information -- et pour tout ce que vous faites pour ouvrir plus largement la communication vernienne en français.
Aurais-je tort de détecter dans votre commentaire une toute petite touche volker-dehsienne?
Quoi qu'il en soit, je voudrais proposer les modifications et les ajouts suivants à la transcription:
"Maintenant, comme la pièce est très vive, ni s'attarde pas [sic], et court positivement, tâchez d'économiser..."
William
Merci de cette intervention et de vos encouragements cher William.
Par contre, je ne vois pas très bien ce que vous voulez dire par "une petite touche volker-dehsienne". Volker Dehs n'est abolument pas intervenu pour ce post.
Cordialement,
Passepartout
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