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jeudi 24 mars 2011

24 mars 1905 : le récit des derniers instants de Jules Verne

Un des premiers journaux à rendre compte du décès de Jules Verne, survenu il y a 106 ans jour pour jour, fut Le Progrès de la Somme. Ce journal nous a laissé un récit terriblement détaillé et précis des derniers jours et des derniers instants de la vie de celui qui reste l'un des plus illustres écrivains français :


"Monsieur Jules Verne a succombé aujourd'hui (24 mars 1905) vers 3 heures en son domicile du Boulevard Longueville, à la maladie qui l'avait atteint le jeudi 16 mars. On s'apercevait alors que le célèbre écrivain était pris d'une forte crise de diabète. Jusqu'à dimanche, son état n'inspirait pas d'inquiétude. Mais dans la nuit de dimanche à lundi, la paralysie, en s'attaquant au côté droit, commença à faire son oeuvre de destruction. Mardi matin, la paralysie était complète. La nuit suivante, la langue se prenait à son tour et dans la journée du mercredi, M. Jules Verne perdait peu à peu l'usage de la parole qu'il avait conservé jusqu'alors. Il cessa de s'exprimer dans la soirée.
Le dernier signe de lucidité, M. Verne le donna dans la nuit de mercredi à jeudi : il appela près de lui Mme Verne et son fils, Michel. Il les embrassa, puis l'illustre écrivain se reposa pendant vingt-quatre heures.
[Louis-Jules Hetzel, fils de son éditeur], était hier à Amiens, venu pour voir le malade, mais celui-ci ne le reconnut pas.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, M. Jules Verne était pris d'une crise terrible qui dura quatre heures et au cours de laquelle le côté gauche se paralysa. Le malade souffrit horriblement, s'efforçant à mouvoir le bras qui s'ankylosait. Vers deux heures, les souffrances parurent cesser. L'agonie commençait.


A onze heures du matin, Jules Verne était en pleine agonie, et comme une lampe - la vieille expression était juste encore une fois - il s'éteignit peu à peu, entouré de l'affection des siens.
M. Verne, qui ne s'est fait aucune illusion sur sa fin prochaine et qui a accepté la mort avec calme et sérénité, a eu, en effet, le rare bonheur de mourir au milieu de sa famille. Mme Verne lui a fermé les yeux.
Dès les premières atteintes du mal qui allait l'emporter, cette recrudescence du diabète dont il souffrait, son fils, ses deux [belles] filles, ses trois petits-fils et ses deux petites-filles accoururent à son chevet. L'aîné de ses petits-fils, qui habite Aix-en-Provence, arrivait mardi à Amiens. M. Jules Verne le reconnaissait. Il lui manifestait sa joie de le revoir et lui disait : "Vous êtes tous là maintenant. Je peux partir."

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