Alors qu'elle devait fermer ses portes hier, l'exposition proposée par le Musée Jules Verne de Nantes, "Il faut aller en Chine", est finalement prolongée jusqu'au 2 janvier prochain.
Ah, le "Céleste Empire" ! Un sujet qui sans nul doute a passionné Jules Verne, comme tous ses contemporains il est vrai, sauf que lui allait plutôt à contre-courant. Alors que la plupart des européens portaient un regard généralement dépréciatif sur ce vaste pays, lui au contraire se plaisait beaucoup plus à en dépeindre les raffinements de la culture et des coutumes locales. Certes il n'a pas échappé à certains clichés, lesquels ont d'ailleurs perduré bien après lui, mais il était un des rares à porter un regard presque admiratif sur ce vaste pays, "une mère de famille qui a tant de millions d'enfants à nourrir" comme il le décrivait mi affectueux mi compatissant. Cela apparaît tout particulièrement dans "Les Tribulations d'un Chinois en Chine". Un roman dont l'action devait dans un premier temps se dérouler aux Etats-Unis et qu'il décida de transposer en Chine avec beaucoup d'enthousiasme. "Sapristi, écrivait-il à son éditeur en 1878, je me suis fourré dans le Céleste Empire jusqu'au bout (...) !" Et ce n'était pas peu dire puisque, comme il l'avoue lui-même quelques lignes plus loin, il dut s'aider de pas moins de 20 ouvrages traitant de ce pays pour le décrire. Mais une fois de plus il fit à cette occasion un travail remarquable : selon les récentes déclarations de M. Wang Rencai, le premier traducteur en chinois des "Tribulations d'un Chinois en Chine", cet ouvrage reflèterait à 70 % au moins avec exactitude la réalité du Céleste Empire à son époque ! Bel hommage posthume.
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