Extraits d'un article sur "Vingt Mille Lieues sous les Mers", publié avant-hier sur son blogue par Manuel Ruiz (écrivain, scénariste, producteur de radio, membre de la Société des Gens de Lettres et de la Société des Auteurs et compositeurs dramatiques) :
"Grand roman d’aventures, oui. Aucun scénario de Star Trek, Star Wars ou Stargate n’a jamais égalé le fabuleux voyage qu’accomplit le Nautilus. Aucun cosmonaute ne nous a fasciné, attendri ou inquiété autant que Nemo, Aronnax, Ned Land et les autres. Inutile de faire appel aux effets spéciaux : cette histoire dépasse toutes les autres. C’est ainsi.
Grand roman psychologique et psychanalytique, oui. [....] Cette plongée sous la mer ressemble à un retour vers le cocon maternel. Nemo est à la fois fort et fragile, téméraire et vulnérable. Tous les états de la conscience sont passés en revue sur 590 pages. À l’arrivée, on aime Nemo et Aronnax, et on regrette de les voir se séparer. Parce que Nemo et Aronnax, c’est nous. Merci, Jules Verne.
À propos de ce dernier, c’est aussi une raison pour le relire. On redécouvre un détail négligé : c’était un grand écrivain. On s’extasie tant sur son imagination qu’on ne remarque pas toujours qu’il avait du talent. Jules Verne avait un style, à la fois naïf et ironique, à la fois simple et compliqué. Un style personnel et reconnaissable, et qui n’a guère fait école : c’était le sien, et il s’avérait difficile de l’imiter. Alors, relisons-le. Parce que Jules Verne était un grand. En tout cas, après bien des années, je n’ai pas trouvé mieux."
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