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mardi 18 mars 2008

Paris : deux lettres de Jules Verne en vente à Drouot

La première de ces lettres (photo ci-dessus), datée de 1876 et envoyée de Nantes, est adressée à Philippe Gille, librettiste avec Arnold Mortier de l'adaptation théâtrale du Docteur OX (Opéra bouffe créé au Théâtre des Variétés le 26 janvier 1877). Estimée entre 1.200 et 1.500 euros, elle est rédigée comme suit :

"J'ai quitté Amiens depuis six semaines et je suis à Nantes dans un état de santé déplorable, une grave maladie des gencives, fièvre et abcès, et je ne peux aller à Paris. Je suis enchanté que vous ayez emmanché [sic] cette affaire de cette façon, et je crois qu'en traitant originalement la chose, on peut avoir un succès. Toute la difficulté, c'est le rôle principal de femme. Il n'existe pas dans la nouvelle ; il faut qu'il existe dans la pièce. C'est indispensable. Il faut donc le chercher en dehors. Penserez-vous à faire un duo curieux dans la tour. Il commencerait par une dispute au bas de l'escalier, la tour s'enfoncerait dans les dessous. Les disputeurs [sic] se calmeraient : la tour toute entière enfoncée, ils chanteraient un cantique à la belle nature. La tour ressusciterait, ils descendraient, et dispute plus violente pour finir en bas. Un grand effet devrait être le bal froid, compassé, comme il faut au début, et finissant, tu devines comment, sous l'influence de l'oxygène le docteur Ox et son aide devraient être des espèces de savants à demi fantastiques. [...] Causes-en avec M. Mortier et je suis sûr qu'à vous deux vous tirerez de très bonnes choses. Mais je crois qu'il ne faut pas s'astreindre à suivre la nouvelle de trop près."

La seconde lettre, postée d'Amiens, est datée du 1er janvier 1879 et adressée à un agent dramatique (non nommé). Composée de 3 pages in-12, et estimée entre 1.000 et 1.300 euros, elle concerne l'adaptation pour le théâtre des Enfants du Capitaine Grant (pièce créée le 26 décembre 1878 au Théâtre de la Porte Saint-Martin, en collaboration avec D'Ennery). Elle est rédigée ainsi :

"J'ai revu samedi D'Ennery au théâtre : Je lui ai fait les observations que je vous avais faites au sujet de la connexité des deux affaires d'Amérique et d'Angleterre. Il partage absolument ma manière de voir, et est d'accord avec moi pour ne faire faire qu'en même temps les deux manuscrits. Je ne saurais trop vous répéter que votre honorabilité n'est point en question dans tout ceci, mais dans votre intérêt comme dans le nôtre, il nous paraît imprudent de livrer pour l'Amérique un manuscrit dont la copie pourrait circuler en Angleterre. Il faut donc conclure au plus vite à Londres et verser les 9000 F chez son agent de change : Ce versement fait, les deux manuscrits seront mis en peu de jours à votre disposition. Je me conforme absolument en cela, aux intentions de M. d'Ennery qui est parti pour Antibes. Le succès de la pièce à Paris nous paraît aller croissant, et je ne doute pas que ce ne soit une bonne affaire à l'étranger comme en France ! !"

Ces deux lettres manuscrites seront proposées aux enchères par l'Etude Piasa, jeudi 20 mars à partir de 14 heures, dans la salle 2 de l'Hôtel Drouot à Paris.

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