Jean-Marie Cabidoulin avait raison, le serpent de mer existe !

– Savez-vous ce que je finirai par voir ?...
– Quoi donc, maître Cabidoulin ?...
– Ce que je n’ai jamais vu... quelque terrible monstre... le grand serpent de mer...
– Que vous ne verrez jamais..., affirma M. Filhiol.
– Et pourquoi ?...
– Parce qu’il n’existe pas !... J’ai lu tout ce qu’on a écrit sur ces prétendus monstres marins, et, je le répète, votre serpent de mer n’existe pas !...
  « Il existe ! » s’écria le tonnelier d’un ton si convaincu qu’il eût été inutile de discuter à ce sujet.
– Allons, Jean-Marie Cabidoulin, reprit M. Bourcart, ce n’est pas sérieux !... Le grand serpent de mer !... Je vous le répète pour la centième fois... personne ne l’a jamais vu... personne ne le verra jamais... pour cette bonne raison qu’il n’existe pas et ne peut exister...

(Les Histoires de Jean-Marie Cabidoulin, chp. 1 et 4, Jules Verne)

Eh non, M. Bourcart, vous vous trompez. En témoigne ce squelette de près de 130 mètres de long, échoué depuis le mois dernier sur la plage de Mindin, à Saint-Brévin-les-Pins, juste en face de Saint-Nazaire. S'agit-il du gigantesque serpent de mer qui a précipité le bateau de Jean-Marie Cabidoulin sur la banquise ? Etait-il le dernier de son espèce ? On ne sait... Mais ce qui est assez curieux par contre, c'est que, à l'instar du narval qui a attaqué l'Abraham Lincoln sur lequel se trouvaient le Professeur Aronnax et ses amis, ce squelette rend au choc une sonorité métallique. Néanmoins, la presse locale n'est pas du tout embarrassée pour expliquer ce phénomène. Voir par exemple cet article paru dans Presse-Océan.