Pour la 32e année consécutive, l’Académie de Bretagne et des Pays de la Loire, présidée par le vernien Jean-Yves Paumier, vient de décerner
le Grand Prix Jules Verne. Ce prix récompense l'auteur d'un ouvrage
écrit dans l’esprit vernien, roman d’aventure ou d’anticipation, récit
de voyage, ou encore ouvrage à caractère historique ou géographique,
comme celui de la lauréate de cette année, la géographe et professeure des universités Sylvie Brunel.
Paru aux Editions Jean-Claude Lattès en octobre 2011, et intitulé « Géographie amoureuse du monde », cet ouvrage est un véritable rayon de soleil transperçant d'une lumière chaude et revigorante une certaine grisaille ambiante. Il a
en effet la particularité – certains diront le mérite, d'autres
l'insolence – d'aller à l'encontre de ce pessimisme à la fois
culpabilisant, dénonciateur ou auto-flagellateur, qui domine désormais dès que l'on se
penche sur l'avenir de notre planète.
« On ne cesse de nous dire que
tout va mal, que la terre est à l’agonie et que nous en portons la
responsabilité. Les peurs montent. Jouer les prophètes de malheur est
devenu une rente de situation. Je ne suis pas d’accord ; c’est la façon
dont l’homme habite la terre qui l’a rendue agréable à vivre »
déclare-t-elle d'emblée. Et d'ajouter « Nous n’avons jamais aussi bien
vécu, en dépit de notre nombre et de tous les problèmes que nous devons
affronter chaque jour. Pour construire des solutions durables, il faut
changer de regard. Ne pas accabler, mais proposer».
Au-delà de cet engagement, cette géographie amoureuse constitue aussi - et même avant tout ! -, un véritable hymne à la beauté du monde et de ses paysages façonnés par l'homme. A travers des lieux
emblématiques tels que la Camargue, l’île de Pâques, le Nordeste du
Brésil et bien d’autres encore, l'auteure décrypte comment se fait aujourd’hui l’usage du
monde. On y découvre même que, finalement, l'homme n'est pas si mauvais et qu'il n’a pas dit son dernier mot sur la terre... ce qui serait plutôt rassurant.
"Dans les paysages, il faut saisir l'oeil par les couleurs.
Est-ce que la géographie n'est pas du paysage ?"
Jules Verne
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